A l’occasion de leur assemblée générale devant se dérouler sur Calais, les Amis de l’Orgue de Nielles-lès-Ardres ont profité de leur déplacement pour découvrir, avec les membres de l’AMVPAC (guides pour l’occasion), les éléments de Buffet d’Orgue actuellement exposés à l’église Notre-Dame provisoire.
Pour compléter la visite, l’occasion leur fut donnée d’admirer le retable se trouvant dans la partie interdite au public de l’église Notre-Dame de Calais.
Cette ouverture exceptionnelle leur à permis de découvrir ce monument religieux partiellement détruit durant la dernière guerre.
Jeudi 04 Novembre 2004 dans le cadre de la restauration du tableau de Seghers, Monsieur Bénard Tertrais, restaurateur, a fait spécialement le trajet Paris-Calais pour venir vérifier l’état du châssis devant recevoir la toile et découvrir par la même occasion le retable de l’église Notre-Dame de Calais.
Ce déplacement consistait, pour ce spécialiste du réentoilage, à vérifier les dimensions du cadre situé juste au dessus du Maître Autel et à s’assurer de l’état général du châssis.
Mardi 12 octobre vers 18h30, à l’église Notre-Dame provisoire, a eu lieu la remise symbolique d’un chèque de 1 000 euros pour accompagner le retour des « Atlantes ».
Etaient présents, les membres de l’Association pour la Mise en Valeur du Patrimoine Architectural du Calaisis, Monsieur Michel Lenglin, adjoint au tourisme et au patrimoine, Monsieur Christian Lassalle, directeur-adjoint de l’agence « La Fayette de la Banque Populaire », les membres du club « Sociétaires Initiatives de la Banque Populaire » représentés par leur Président Monsieur Stanley Lockwood, la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), ainsi que de nombreux invités.
Le club « Sociétaires Initiatives de la Banque Populaire » a pour vocation de mobiliser ses moyens dans des actions à caractère culturel, pédagogique, humanitaire et touristique.
Les Atlantes sont deux magnifiques statues, au visage d’ange, d’environ 1,30 m de hauteur, qui font partie des pièces du buffet d’orgue (classé en 1971 au patrimoine historique) de l’église Notre-Dame. Ces deux pièces majeures avaient été volées pour être ensuite revendues aux enchères. C’était sans compter sur la vigilance de Monsieur Hubert Minet Président de l’association.
Vers la fin de l’année 2000, Monsieur Minet commence à répertorier les pièces et oeuvres d’art de l’église Notre-Dame se trouvant jusqu’alors dans les caves de la bourse du travail. Après avoir été inventoriées, photographiées et nettoyées, toutes les pièces furent transportées avec l’autorisation de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), à l’église Notre-Dame provisoire.
Un long travail de reconstitution (à l’aide de photographies anciennes) allait enfin commencer. C’est ainsi que l’on s’apercevoit que deux pièces essentielles « les Atlantes » manquaient à l’appel.
Par hasard, Monsieur Hubert Minet est averti que dans une gazette de l’Hôtel Drouot « l’hebdo des ventes publiques », les photographies des deux sculptures y figurent en bonne page.
Le service du Tourisme et du Patrimoine de la ville de Calais est aussitôt alerté ; une plainte contre « X » est déposée au commissariat de Calais en août 2001. C’est ensuite le SRPJ de Lille, spécialisé dans ce domaine, qui va prendre le relais de l’enquête.
Les enquêteurs découvrent alors qu’un acheteur les avait acquises pour la somme de 12 000 francs (1 830 euros) et les avait revendues ensuite, à la salle des ventes de LYONS-LA-FORET, pour la somme de 61 000 francs (9 300 euros), pour se retrouver enfin entre les mains d’un marchand américain.
En mai 2002, malgré toutes ces informations, le retour des deux Atlantes se faisait toujours attendre. « La situation semblait bloquée » se souvient Monsieur Minet. Il décide, le 9 juillet 2002, d’envoyer un courrier au Président de la République.
Le dossier est alors transmis au Ministère de la Culture et de la Communication, où « l’on est déterminé à donner à cette affaire les suites qu’impose le respect de la législation en vigueur ».
La procédure judiciaire n’étant pas close, les deux statues ne peuvent pas être restituées à la ville de Calais. Elles sont (pour l’instant) bloquées, en zone douane, à Roissy dans l’attente de la fin de la procédure.
Le dénouement est proche : le service du Patrimoine de la ville de Calais vient d’être informé de l’existence d’un document attestant de la renonciation par l’actuel propriétaire.
Après trois années de procédure, les Atlantes pourront bientôt réintégrer le Buffet d’Orgue.