LES CALAISIENS PEUVENT PARTICIPER À LA RESTAURATION DE L’EDIFICE
Une souscription pour l’église Notre-Dame
Lancer une souscription, pour accélérer le processus de rénovation de Notre-dame, « c’est une idée originale » a souligné Michel Lenglin, adjoint au patrimoine, même si, fin XIXe ou au début du XXe siècle, a-t-il ajouté, ce procédé a été souvent utilisé pour financer des projets de construction.
Le théâtre de Calais a fait l’objet d’une souscription, et la commande des Six Bourgeois à Rodin s’est-elle aussi accompagnée d’une telle démarche.
Aujourd’hui, ce n’est pas une souscription pour réunir les cinq millions nécessaires à la restauration totale de Notre-Dame qui est lancée. Le projet, plus modeste mais sans aucun doute plus abordable dans l’immédiat, concerne la restauration d’un ensemble de statues, représentant la mise au tombeau du Christ.
À l’origine du projet, l’association pour la préservation du patrimoine et Nathalie Willard, professeur en BTS forces de vente au lycée Sophie-Berthelot. Nord Littoral s’associe également à cette opération, en invitant les lecteurs à souscrire.
Concrètement, comment cela va-t-il se passer ?
Dans un premier temps, deux étudiants en BTS, Brian et Anaïs, vont démarcher les commerçants et PME du Calaisis. Ils enverront un courrier, présentant les objectifs de cette souscription. Les Calaisiens ainsi contactés pourront apporter leur contribution en souscrivant des bons de 10 euros. Un démarchage téléphonique suivra.
« C’est un large partenariat, une oeuvre collective qu’on est en train de réaliser, se réjouit Michel Lenglin afin que cet édifice, si cher au coeur des Calaisiens, puisse retrouver son lustre d’antan. »
C’est aussi un test qui va révéler l’importance que les Calaisiens accordent à leur patrimoine, analyse Hubert Minet, président de l’association pour la préservation du patrimoine, relevant au passage l’importance d’associer au pôle économique calaisien un pôle touristique et patrimonial fort.
Dès que la somme sera atteinte, la restauration commencera et les partenaires pourront alors rebondir sur un autre projet, tout aussi accessible.
Ce n’est peut-être qu’un début… c’est aux Calaisiens de décider.
Marie-France HEMBERT
Il est possible également de souscrire par le biais du site Internet de l’association www.amvpac.com
A noter que cette souscription ouvre droit â une réduction d’impôt. Un reçu fiscal vous sera fourni.
Nord Littoral s’associe à la souscription
Des appels aux dons seront bientôt proposés dans Nord Littoral. Le lecteur pourra les découper et les renvoyer, pour souscrire des bons, par tranches de 10 euros.
Nord Littoral informera également le lecteur de l’avancement des opérations, de manière régulière. Les Calaisiens pourront ainsi connaître, au fur et à mesure, le nombre de souscriptions.
« C’est important d’apporter notre aide à un tel projet, souligne Frank Van Heeghe, responsable du marketing. En tant qu’acteur local, on peut jouer un rôle dans la défense du patrimoine calaisien. C’est une façon d’apporter, à notre manière, une pierre à l’édifice. »
A QUOI VA SERVIR L’ARGENT ?
Objectif : restaurer le sépulcre
Les différents partenaires de l’opération ont choisi d’utiliser l’argent récolté pour la restauration du sépulcre : « C’est un groupe de sept personnages, en pierre calcaire sculptée, fin 16e début 17e, réplique de la mise au tombeau du Christ », explique Hubert Minet, président de l’association pour la mise en valeur du patrimoine architectural du Calaisis.
Cet ensemble a été démonté après guerre, vers 1950, au moment des travaux à l’église. Depuis, il se trouve dans les réserves du musée. « C’est un groupe d’une très grande qualité, qui est resté en bon état, et n’a pas subi trop de dommages. » La pierre est nue, recouverte uniquement d’un badigeon au lait de chaux.
La restauration consisterait à décaper ce badigeon et traiter la pierre qui est recouverte d’un peu de salpêtre. « Puis, nous voudrions replacer l’ensemble selon la disposition d’origine, avec la reconstitution du tombeau du Christ. »
Depuis le 18e siècle, le sépulcre se situait dans une niche à deux mètres de haut, dans le bas-côté droit de l’église. « Mais à une telle hauteur, on ne voyait pas le Christ » détaille Hubert Minet. Certains pensaient même que l’ensemble était en plâtre.
Le démontage a permis de constater que le groupe, en pierre, était de valeur, et cela a permis de l’inscrire aux monuments historiques.
Le conservateur des antiquités et objets d’art du Pas-de-Calais, Patrick Wintrebert, a proposé de le mettre dans une niche en pierre percée dans le transept sud.
Le tout serait au niveau du sol, comme cela devait être à l’origine.
La restauration est estimée à un montant qui se situe entre 7 500 et 10 000 euros. Si cette somme est récoltée grâce à la souscription, l’église Notre-Dame retrouvera la seule statuaire ancienne de Calais, avant le 19e, avec le retable.
Marie-France HEMBERT